•       LA MORT INVISIBLE, Place des morts dans la vie et la ville d’aujourd’hui

    En quelques années, la place de la mort et des morts dans la vie réelle, au niveau domestique comme au niveau social, a profondément évolué. Sauf exception, on ne meurt plus chez soi mais à l’hôpital ; les morts ne sont plus veillés chez eux mais déposer dans un funérarium parfois localisé au cœur d’une zone artisanale ou commerciale ; les morts sont souvent  cachés aux enfants qui devenus adultes attendront parfois le décès de leurs parents pour voir un mort en vrai ; les obsèques religieuses sont en baisse ; la crémation est en constante croissance…Bref, les morts prennent de moins en moins de temps et de moins en moins de place.

     

    Quelles conséquences ?- A une époque où on ne cesse de parler de la nécessité de « faire son deuil », il est important de réfléchir aux impacts psychologiques et sociaux de cette « disparition » de la mort et des morts, de la « déritualisation » de la mort…si l’on considère  que la mort fait partie de la vie. Face à cette situation nouvelle, le « politique », les pouvoirs publics, la collectivité et spécialement les collectivités locales peuvent-ils rester à l’écart, considérant le « domaine de la mort » comme  relevant de l’économie ordinaire , « laisser faire » les entreprises funéraires  qui tant bien que mal « bricolent » parfois des solutions de suppléance ? N’ont-ils pas des responsabilités nouvelles et des initiatives à prendre pour que les morts et leurs proches endeuillés soient traités avec toute la dignité qui s’impose ?

     


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  • « Justice pour les mineurs ! L’actualité de l’ordonnance de 1945 »C'est Denis Salas, magistrat, ancien juge des enfants, secrétaire de l’Association Française de l’Histoire de la Justice, auteur de « La Volonté de punir-Essai sur le populisme pénal »(2005), « La justice dévoyée. Critique des utopies sécuritaires » ( 2012) qui est intervenu le 16 avril pour une conférence sur le thème :

    « Justice pour les mineurs !-L’actualité de l’ordonnance de 1945 »

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    un commentaire de Paul Grolleau , en prolongement de cette conférence :

    A celles et ceux qui ont participé mardi 16 avril au débat avec Denis Salas " Justice pour les mineurs-Actualité de l'ordonnance du 2 février 1945" et qui voudraient se "mettre à jour" sur ce qu'est aujourd'hui la justice des enfants, je signale de Jean-Pierre Rosenczveig " La justice et les enfants" éditions Dalloz 300p.

    Ce livre, outre la notoriété de son auteur, président du tribunal pour enfants de Bobigny, a comme avantage de ne valoir que 3€ !!!

     


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  • « Les jeunes générations face à la politique. Héritages, recompositions, inventions » Anne Muxel, sociologue, directrice de recherches  CNRS en science politique du CEVIPOF, auteur de «  Avoir vingt ans en politique,les enfants du désenchantement » (Seuil 2010) a proposé le mardi 21 mai 2013 une conférence sur le thème  : « Les jeunes générations face à la politique. Héritages, recompositions, inventions »

      LES JEUNES GÉNÉRATIONS FACE  A LA POLITIQUE. Héritages, Recompositions, Inventions

     Si le temps de la jeunesse se marque par un certain retrait de la participation électorale, en revanche il ne se caractérise pas par une dépolitisation. Les jeunes sont bien présents sur la scène collective et font preuve d’une grande réactivité politique, mais qui se détourne des organisations et institutions politiques traditionnelles. La diffusion d’une protestation politique devenue familière signe l’expression d’une  politisation qui se fait plus au travers du refus que de l’adhésion.

     Si les jeunes sont critiques et plutôt défiants à l’égard du personnel politique, des partis et de la politique politicienne, ils sont aussi en demande de politique. Pragmatisme, efficacité et autonomisation sont les maîtres mots d’une action politique plus expérimentale que par le passé, car sans cesse à renégocier et à réajuster, dans un contexte général d’individuation et d’affaiblissement des allégeances partisanes et sociales.  

     Les fractures sociales qui traversent la jeunesse se traduisent par des fractures politiques significatives. La jeunesse scolarisée et la jeunesse non scolarisée n’ont pas le même rapport à la politique. La première vote et conteste davantage. La seconde est plus en retrait de toute forme de participation politique. Mais l’une et l’autre partagent néanmoins une même communauté de destin fortement affectée par le sentiment d’une précarisation croissante de leurs conditions de vie et d’avenir.

     Avoir vingt ans en politique : vers une citoyenneté critique ? Point de vue à débattre…

     
    Ci dessous un article de Catherine Halpern dans la revue Sciences Humaines n° 218:
     
    Comment se construisent les convictions politiques de chacun ? La sociologue Anne Muxel s’attache aux prédispositions sociales et historiques, mais insiste aussi sur le poids des affects et les émotions.
    Avec ténacité, Anne Muxel creuse son sillon. Livre après livre, elle n’a de cesse de comprendre comment se construisent les identités politiques. Pas seulement dans l’espace public, mais dans l’intimité même de chacun. C’est là sans nul doute ce qui fait l’originalité de son approche. Pourquoi sommes-nous de gauche ou de droite ? Comment nos convictions politiques se forment-elles ? En bonne sociologue, A. Muxel juge cardinales les prédispositions sociales et culturelles, mais insiste aussi sur le poids des affects et des émotions, le fruit des rencontres et cette part de libre arbitre qui habite chacun de nous. Sinon, comment comprendre, explique-t-elle, qu’au sein d’une même fratrie, les chemins sociaux, professionnels mais aussi politiques puissent être si différents ?

    Les convictions politiques comptent pour beaucoup dans la construction personnelle. Dans Toi, moi et la politique (Seuil, 2 008), A. Muxel allait au cœur même des rapports amoureux scruter la manière dont les individus négocient leurs valeurs politiques. Elle montrait que les conjoints sont souvent du même bord. Et quand les convictions divergent, elles tendent à miner inlassablement le couple. A. Muxel offre donc un autre regard sur la politique, plus personnel et plus intime… 

    Et pour cause. La sociologue s’est d’abord attachée à la mémoire familiale et à la transmission intergénérationnelle. C’est sous la houlette du socioanthropologue Georges Balandier qu’elle a fait sa thèse où elle menait l’étude d’une famille sur trois générations. Sa rencontre avec la sociologue Annick Percheron, pionnière en France dans l’étude du rapport des jeunes à la politique, la conduit à recentrer son travail sur le politique. Chercheuse au Cevipof à l’IEP-Paris depuis vingt-cinq ans, elle cherche à saisir toujours et encore la négociation que fait chacun de nous entre la part de social qui l’habite et la part plus personnelle et individuelle qui nous constitue.

    Les jeunes ne sont pas apolitiques 

    La jeunesse apparaît comme un moment clé dans la socialisation politique. C’est l’âge où l’individu doit négocier entre son héritage familial, scolaire, historique et ses nouvelles expériences. C’est un temps de crise de l’identité, un temps où les valeurs se cristallisent. C’est donc sans surprise que depuis son livre Les Jeunes et la Politique (Hachette, 1996), en passant par L’Expérience politique des jeunes (Presses de Science Po, 2001), jusqu’à Avoir vingt ans en politique, son dernier livre paru au Seuil cette année, A. Muxel a fait du rapport des jeunes à la politique l’un de ses principaux axes de recherche. 

    Aujourd’hui, la jeunesse tient à distance les partis politiques. Il y a assurément crise. Pour autant, A. Muxel refuse avec force le discours de la déploration des aînés. « Les jeunes sont en attente de représentations, de projets, mais à part la nostalgie, les lamentations, ils ne reçoivent pas grand-chose. La transmission, explique-t-elle, n’est pas seulement la transmission d’un passé, c’est d’abord un mouvement vers le futur. Or les aînés peinent à se représenter l’avenir. D’où beaucoup d’angoisse. » Elle rejette l’idée d’une jeunesse dépolitisée. «  Les jeunes sont très présents dans le débat social, dans les mobilisations collectives… Et quand l’enjeu leur semble important, ils participent aux élections. Ils ne sont pas apathiques, repliés sur eux-mêmes et leurs seules préoccupations personnelles ; ils font de la politique autrement… »

    Pour l’heure, A. Muxel a un autre projet de livre. Elle veut comprendre comment les convictions évoluent dans le cadre d’un même parcours de vie. « En vieillissant, on peut changer de camp politique, changer de convictions, moi je veux étudier comment l’individu va négocier avec lui-même pour apprivoiser ces ruptures, ces changements de bord, ces conflits intérieurs. »


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  •  Eric  Fassin interviendra sur le thème :

     LA DIFFERENCE DES SEXES , UNE CONSTRUCTION SOCIALE ? Quand le « genre » sème le trouble…

    Le conférencier est sociologue à l’ université Paris-8, chercheur à l’IRIS, a récemment publié : Le sexe politique (2009),  Homme et femme, quelle différence ? (2011), et a co-dirigé (avec Elsa Dorlin) Genres et sexualité (2009), Reproduire le genre  (2010). Dernier ouvrage paru : Démocratie précaire. Chroniques de la déraison d’Etat ( 2012).  

     Le concept de genre a été approprié par les féministes de langue anglaise, dans les années 1970, pour arracher la différence des sexes au déterminisme biologique et donc au fatalisme politique. En France, malgré de fortes résistances, ce champ d’études finit par gagner du terrain, renouant avec la formule de Simone de Beauvoir, dans Le Deuxième sexe ( 1949) : «  On ne naît pas femme, on le devient ». On peut bien sûr étendre cette logique : « On ne naît pas homme non plus ». Il devient également   possible de s’interroger , à la lumière des travaux de la philosophe Judith Butler : « Femme ou homme, le devient-on jamais en vérité ? », et même de se demander avec la biologiste Anne  Fausto-Sterling, si loin de l’évidence naturelle des deux sexes, il ne faudrait pas parler de cinq sexes !

    On comprend l’inquiétude d’autorités religieuses, relayées en France par certains courants politiques-depuis la mobilisation contre l’introduction de toute référence au genre dans les manuels scolaires jusqu’à la bataille en cours du « mariage pour tous ». Penser le genre , c’est en effet dénaturaliser la différence des sexes, s’attacher non seulement au travail de socialisation qui produit des garçons et des filles  mais aussi au travail social de construction de la différence des sexes et aux usages sociaux du genre pour signifier les rapports de pouvoir.

    L’intervention du sociologue Eric Fassin, dont les travaux portent sur l’actualité  des questions sexuelles et des questions raciales, se propose d’éclairer à la fois le concept de genre et les polémiques qu’il suscite…et naturellement  d’ ouvrir le débat…

    Mardi 4 décembre 2012 à 20 H 30, au  Centre administratif ( Salle du 1° étage), Parc de la mairie- 6 rue Piver, Juvisy-sur-Orge

    Association « Ouvrir le débat »   tél : 06 72 84 60 93         Entrée libre


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  • JO   SPIEGEL, Maire de Kingersheim, Conseiller général du Haut-Rhin, Président délégué de Mulhouse Alsace Agglomération :

     ENTRE DEUX ELECTIONS, FAIRE VIVRE LA DEMOCRATIE

     La « démocratie représentative »  est un acquis précieux. Rares  sont celles et ceux qui, au-delà des slogans  connus  -«  Elections, trahisons !», voire « Elections, pièges à cons ! »- remettent en cause le suffrage universel -dont tant de peuples ailleurs rêvent encore- pas plus que notre  droit  de choisir  régulièrement  nos représentants, tant au plan national qu’au plan local, et malheureusement  plus timidement au plan européen.

     Par contre, nombreux  sont celles et ceux  qui ne s’en contentent plus et ne se satisfont plus d’être réduits au silence entre deux élections , notamment  au niveau des communes et des intercommunalités en plein développement. Ils veulent dire leur mot sur des décisions qui les concernent et apporter leurs contributions à des réflexions qui ne peuvent plus être le domaine réservé  et exclusif  des élus et des techniciens.  Des aspirations à la « participation » sous des formes diverses se font jour .  Des collectivités locales les ont entendues, parfois même anticipées,  et des initiatives sont prises ici où là pour faire vivre ce que pour faire bref, on appellera  une « démocratie participative ».

     Jo Spiegel, maire de Kingersheim et conseiller général du Haut Rhin , engagé dans cette voie depuis plus de dix ans avec son conseil municipal, viendra nous faire part de ses convictions  et de son expérience.

      Mardi 20 novembre 2012, Centre administratif (Salle du 1° étage), Parc de la mairie- 6 rue Piver,  Juvisy-sur-Orge


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