• Conférence de Pierre Conesa, agrégé d’histoire, ENA, maître de conférences à Sciences-Po Paris, ancien haut fonctionnaire du Ministère de la Défense, auteur de «  La fabrication de l’ennemi » (2011) et du «  Guide du paradis » (2004)

    LA FABRICATION DE L’ENNEMI  Pourquoi ? Comment ?

    Au premier abord, l’intitulé de ce débat reprenant le titre d’un livre récent de Pierre Conesa peut paraître un brin provocateur. De fait sans nier que parfois  « la belligérance trouve ses racines dans des réalités » et  qu’il soit nécessaire à certaines heures de combattre avec tous les moyens adaptés y compris militaires, Pierre Conesa qui n’a rien d’un pacifiste naïf,  part du postulat que « l’ennemi est une construction », qu’il résulte, autrement dit, d’une « fabrication ». Mais alors à quels besoins collectifs une telle fabrication répond-elle ? Quelle est son utilité ? Quels services rend-elle ? Et qui fabrique l’ennemi ? Pour quels intérêts ? Comment procède-t-on ?...Au niveau international, l’histoire récente offre abondamment les matériaux pour vérifier l’hypothèse avancée. L’actualité présente (conflit ukrainien, terrorismes aux multiples visages…), la thématique en vogue sur «  Le choc des civilisations » permet de vérifier la pertinence ou non de l’analyse. Au niveau national, il se pourrait bien que se fassent jour les mêmes besoins de se créer des « ennemis de l’intérieur ». Un tel constat  pourrait conduire au fatalisme… Reste toutefois une note d’espoir car «  si l’ennemi est une construction, il doit être possible de le déconstruire ». Finalement peut-on vivre sans ennem? Si oui, Pierre Conesa nous précisera comment… 

     

    Jeudi 16 avril 2015 à 20 h 30 : ESPACE JEAN LURCAT

    Place du Maréchal Leclerc (près de la Poste) , Juvisy-sur-Orge


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  • Cœur de  l’Etat-Providence à la française, la Sécurité sociale née  en 1945   serait en crise. Quand  certains se mobilisent pour défendre et « sauver »  le  « modèle social » français et ses acquis, d’autres focalisés sur le « trou » de la Sécu , plaident pour  les réformes, la  flexibilité, pourfendent le « cancer de l’ assistanat », appellent à la responsabilité, réclament l’allègement des « charges sociales », dérégulent…Ce qui pouvait passer au temps des Trente Glorieuses, pensent-ils,  ne serait plus supportable à l’heure de la mondialisation,  du  chômage de masse, d’une vie toujours plus longue … Mais s’agit-il vraiment et uniquement  de cela ? Sans nier l’impact  de ces facteurs, ne s’agirait-il pas plus radicalement d’une crise de la démocratie à laquelle la protection sociale est consubstantielle selon la vision  des créateurs de la Sécu dans les années 40. Ils étaient  porteurs d’une vision globale d’une société de justice fondée sur la solidarité collective où l’Etat joue tout son rôle et où l’éducation à la solidarité prend toute sa place. Vision  que certains dès le départ n’ont jamais vraiment accepté et que  leurs  « héritiers »  s’emploient méthodiquement aujourd’hui  à déconstruire. En fin de compte,  la crise ne serait-elle pas  d’abord politique au sens fort du mot ? Le sort de la sécurité sociale peut-il échapper à la question politique préalable du « comment vivre ensemble » ?

     

    Colette Bec, auteur de « La sécurité sociale. Une institution de la démocratie », un livre dense et d’une grande  clarté dont le titre lui-même indique la direction,  nous apportera sa réponse. A débattre, naturellement !


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